Introduction sur les enfants

Pendant les 35 ans du fonctionnement de la Colonie, environ 500 enfants y ont séjourné. Parmi eux, près de 140 étaient des enfants de la préfecture de la Seine que la colonie a reçu pendant 7 années. Les enfants les plus nombreux étaient ceux du Département : près de 340 jeunes colons.

Parmi eux, certains étaient trouvés, abandonnés ou orphelins.

Dans la Seine, les enfants étaient pris en charge par une branche spécifique de l’Assistance publique (administration hospitalière) : le service des enfants trouvés (puis des enfants assistés).

Dans le Département, la gestion était conjointe entre l’hospice (ou plutôt les hospices des principales villes du département) et le Conseil général. Les hospices recueillaient et s’occupaient des enfants. Le Conseil général finançait « l’entretien » des enfants et supervisait les placements, dans des familles ou à la Colonie.

Les articles présentés ici s’attachent à mettre en lumière le devenir de certains des anciens pensionnaires de la Colonie.

Les enfants de la Seine et du Département sont volontairement mélangés ici, bien que de nombreuses différences existent entre eux :

  • les enfants de la Seine sont restés beaucoup moins longtemps que les enfants du Département (6 ans maximum) ;
  • ils ont ensuite été envoyés dans différents arrondissements de départements éloignés avec lesquels l’Assistance Publique avait passé un accord pour le placement des enfants ;
  • plus mobiles que les anciens colons du Département, ils ne s’implantaient pas nécessairement dans le département où ils étaient envoyés après la colonie ;
  • ils sont pour l’essentiel nés avant 1847 et retrouver leur éventuel parcours militaires est donc très difficile ou chronophage (il n’existe pas de registre matricule dans le Département pour les hommes nés avant cette date) ;
  • leur état-civil a brûlé en 1871 et ils ne disposent que d’un état-civil reconstitué, pour un certain nombre d’entre eux seulement.

L’intérêt de ce travail porte sur les liens qui peuvent être faits entre certains colons, y compris à l’âge adulte, ou sur des parcours similaires ou, au contraire, totalement uniques ! Mais, souvent, leur histoire croise la grande Histoire, tumultueuse en cette fin de XIXe et en ce début de XXe siècle.

Les catégories utilisées ici pour établir des regroupements entre enfants sont parfaitement arbitraires : chaque colon – ou presque – peut figurer dans plusieurs d’entre elles. De plus, le choix de chaque colon présenté ici s’est fait principalement selon les sources d’archives disponibles, qui sont très lacunaires dans certains domaines.

Ces évocations n’ont donc pas pour objet d’être un portrait exhaustif de chaque colon, mais plutôt une invitation à songer à ces vies passées. Comment ces jeunes ont-ils réussi, ou pas, et ce malgré une prise en charge perfectible (euphémisme), à faire mentir les idées reçues qui leur prédisaient, à tous, des vies de criminels ?

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